Inflation en Chine : une faiblesse persistante
Ce matin, le National Bureau of Statistics a publié les données d’inflation en Chine pour le mois d’août. En comparaison annuelle, l’inflation globale descend à 2,4% contre 2,7% le mois précédent et en ligne avec les attentes de économistes ; sur base mensuelle, l’indice des prix à la consommation progresse de 0,4% par rapport au mois de juillet, ce qui est également en baisse par rapport à une progression précédente de 0,6%, mais en territoire positif, après les mois de mars à juin qui affichaient une progression mensuelle négative.
Comme les mois précédents, la lecture de l’inflation en Chine est fortement perturbée par l’impact des prix alimentaires, en progression annuelle de 11,2%, toujours en raison de la grippe porcine qui implique un prix du porc en hausse de 52,6% par rapport à l’année dernière (progression de 85,7% en juillet par rapport à l’année précédente). Au fil des prochains mois, cet effet de base devrait s’estomper, et l’inflation globale devrait converger vers l’inflation hors alimentation. Globalement, l’alimentation représente 2,3 points des 2,4 points d’inflation en août.
Source: National Bureau of Statistics of China, Indosuez Wealth Management
Hors alimentation, l’indice des prix à la consommation est donc à peine en territoire positif, à 0,1%, après un mois de juillet étal. La mesure de l’inflation hors alimentation et énergie reste donc stable à 0,5%. Sur le plan de l’industrie, l’indice des prix à la production ressort en territoire négatif, à -2% sur base annuelle, toutefois en amélioration au cours des 4 derniers mois, reflète le choc déflationniste sur les matières premières cette année.
En conclusion, ces statistiques d’inflation suggèrent que la politique monétaire en Chine devrait rester accommodante, voire que cette action pourrait être amplifiée. La PBoC semble pour le moment se refuser à engager de nouvelles baisses de taux ; mais cette faiblesse persistante de l’inflation pourrait l’amener à évoluer. En effet, celle-ci place les taux d’intérêt réels au-dessus de 2%, point soulevé par Standard & Poor’s le mois dernier comme un frein potentiel à la reprise forte de l’activité en Chine. C’est aussi un éventuel tassement de la reprise qui pourrait conduire à une nouvelle baisse des taux, dans la mesure où la PBoC a rappelé à plusieurs reprises cette année qu’elle se concentrait sur la croissance économique et la stabilité de la devise, et a récemment préféré utiliser le levier des injections de liquidités comme instrument monétaire.
09 septembre 2020