Pétrole et Or : des cours haussiers sous les effets des tensions géopolitiques
Le prix du Brent a atteint 70 USD/baril à deux reprises cette semaine, un niveau proche du pic de 71,95 USD/baril observé après l’attaque des installations de stockage de l’Arabie saoudite. Après un sommet de 71,75 USD/baril brièvement atteint durant la semaine, le marché est revenu à 65 USD/baril au moment où nous écrivons ces lignes.
Le pétrole est désormais proche du haut de la fourchette qui a prévalu l’année passée. Cependant, le pic de 86 USD/baril atteint en octobre 2018 semble hors de portée en raison du sentiment actuel de désescalade. En l’absence d’une dégradation du contexte iranien, cette situation devrait se maintenir.
Une flambée des prix du pétrole, susceptible de comprimer les dépenses de consommation, d’augmenter les coûts des entreprises et de déclencher une alerte à l’inflation, serait préoccupante. Cependant, la probabilité d’un choc pétrolier causé par l’envolée des prix du brut reste faible.
L’or est également une matière première en hausse. Le métal a enregistré une performance robuste en 2019 (hausse de 22 %), soutenu par un stock croissant d’obligations à rendement négatif et la montée des risques politiques.
Cependant, après avoir franchi brièvement le niveau de 1 600 USD/once, établissant ainsi un nouveau record pluriannuel, l’or s’est ensuite replié vers 1 550 USD/once. Le niveau de 1 600 USD/once constituait un plancher pour le marché de la mi-2011 jusqu’au printemps 2013, de sorte que la poursuite de la hausse résulterait d’une nette aggravation des tensions entre l’Iran et les États-Unis, susceptible de déclencher une percée décisive.
Pour le reste de l’année, l’or semble voué à poursuivre sa progression, le Moyen-Orient ne représentant que l’un des nombreux risques politiques à l’horizon 2020 : les élections américaines, le Brexit et la négociation d’un nouvel accord commercial avec l’UE, ainsi que des troubles dans un certain nombre de pays émergents sont également préoccupants.
À court terme, le pétrole et l’or méritent une attention plus soutenue que les autres actifs. Mais à ce stade, si les prix des deux matières premières sont prêts à décoller, ils n’ont pas encore reçu l’autorisation de la tour de contrôle.
13 janvier 2020