Reconsidérer le concept des marchés émergents est judicieux

20 janvier 2020

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Les marchés émergents (ME) sont un thème d'investissement de longue date du domaine qui, de toute évidence, est antérieur au concept des BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine), devenu populaire en 2003. Le paradigme séculaire de la convergence des pays émergents vers le niveau de productivité et le revenu par habitant des marchés matures date d’il y a une quinzaine d’années, quand le rôle de la Chine dans les chaînes d’approvisionnement et de fabrication mondiales a gagné en importance.

Ensuite, il a connu un regain de popularité après la crise de 2008-2009 quand la vigueur des marchés émergents contrastait fortement avec la crise de la zone euro en 2011. L'histoire a alors changé de nature : la Chine est devenue synonyme de la plus grande classe moyenne du monde et d'un écosystème extrêmement innovant, et n’était plus simplement considérée comme l’usine du monde bénéficiant de coûts plus compétitifs. L’année 2012 a été symbolique : la crise grecque a atteint son apogée et la contribution des marchés émergents au PIB mondial a pour la première fois dépassé 50%.

Depuis 2014, cependant, cette tendance séculaire a été mise à mal par plusieurs facteurs, allant des excès du système bancaire parallèle (shadow banking) et de l’endettement des entreprises chinoises, aux conséquences négatives des hausses de taux américaines de 2018 pour les marchés émergents et aux mesures protectionnistes mises en place par Donald Trump.

Parmi les arguments structurels en faveur des marchés émergents, lequel ou lesquels sont-ils toujours valables aujourd’hui ? La promesse d’une forte croissance est-elle toujours d’actualité pour 2020 ? Quelles difficultés potentielles en termes de policy-mix, de cadence des réformes ou de stratégie industrielle pourraient porter atteinte au potentiel de leadership de ces pays ?

En amont des élections américaines, il nous semble judicieux de reconsidérer le concept des marchés émergents, qui fait partie intégrante de nos convictions structurelles depuis longtemps.

  • L'inversion de la politique monétaire américaine en faveur de nouvelles mesures accommodantes devrait constituer un catalyseur positif pour les marchés émergents.
  • Tout affaiblissement du dollar US pourrait entraîner un afflux de liquidités dans des devises des pays émergents qui offrent un rendement supérieur et traitent à taux de change attractif.
  • La possibilité d’une résolution de la guerre commerciale sino-américaine pourrait constituer un catalyseur de poids pour les flux financiers dans les marchés émergents et faire disparaître l’une des causes du ralentissement économique mondial.
  • Si l’on considère la situation à partir de 2020, les programmes de politique étrangère des différents candidats démocrates à la course pour la Maison-Blanche suggèrent que cette élection pourrait constituer un tournant dans les relations entre les États-Unis et la Chine, même si nous doutons que les États-Unis reviennent à une vision parfois très ouverte et naïve de la mondialisation et de la relation avec la Chine.

 

*Editorial de la publication Global Outlook d'Indosuez parue le 14.01.2020

20 janvier 2020

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